Publication de Prose du Transsibérien de Blaise Cendrars illustrée par Sonia Delaunay en 1913
Appelé « Premier livre simultané » : un livre-objet, qui combine la forme, les wagons, la couleur (un décor peint) et les sons, les mots. L’appellation reprend l’idée émise dans le manifeste de l’italien Marinetti, Imagination sans fils et les mots en liberté, (juin 1913). Il y fait le portrait du futur poète « moderne »:
« il détruira brutalement la syntaxe en parlant, se gardera bien de perdre du temps à construire ses périodes, abolira la ponctuation et l’ordre des adjectifs et vous jettera à la hâte, dans les nerfs de toutes ses sensation visuelles auditives et olfactives, au gré de leur galop affolant ».
...Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre?"
Les inquiétudes
Oublie les inquiétudes
Toutes les gares lézardés obliques sur la route
Les fils télégraphiques auxquelles elles pendent
Les poteaux grimaçant qui gesticulent et les étranglent
Le monde s'étire s'allonge et se retire comme un accordéon qu'une main sadique tourmente
Dans les déchirures du ciel les locomotives en folie s'enfuient
et dans les trous
les roues vertigineuses les bouches les voies
Et les chiens du malheur qui aboient à nos trousses
Les démons sont déchaînés
Ferrailles
Tout est un faux accord
Le broun-roun-roun des roues
Chocs
Rebondissements
Nous sommes un orage sous le crâne d'un sourd ...
Blaise Cendrars - prose du Transsibérien 1913 (extrait)
Texte dans son intégralité ici et article dont je me suis inspirée (clic)
Lien vers mes trains et mes gares sur ma page " escarbilles"